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29 Avril 2024
Coucou les Morses!!!

Une fois n’est pas coutume, me voici encore dans de nouvelles aventures dans un autre coin de France! Le Cotentin, Cherbourg pour être précise! Vous devez vous dire, « mais elle est folle cette petite ! N’a-t-elle donc pas retenu la leçon après 9 mois passés en Bretagne à ne jamais voir le soleil, elle continue sa remontée vers le grand nord!!! » Et bien oui!!!

En même temps, j’avoue, cette migration vers le froid n’est pas dénuée d’intérêt! J’ai ouï dire qu’au large des côtes ouest du Cotentin nageait la plus grande population européenne de Grand Dauphins, et qu’une association recherchait des bénévoles pour le suivi! N’ayant pas de boulot plutôt que de rester dans le Nord (le vrai!) chez papa maman, ni une ni deux j’ai plié bagage pour aller prêter main forte pendant les mois d’hiver ! Vous voyez mon cas n’est pas si désespéré que ça finalement, j’aurais pu rester plus au Nord!

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Dès le lendemain de mon arrivée, mise en jambe directement, on profite du beau temps pour aller en mer! Et là j’ai pris conscience de ce qu’était LA plus grande population d’Europe de Grand Dauphins. Car oui, lorsqu’on nous sortons en mer ce n’est pas 5-10 dauphins que nous voyons mais des centaines, foncer vers le bateau tel un troupeau de chevaux au galop et sauter à moins d’un mètre de notre petit zodiac, ce qui est très impressionnant et …. éclaboussant !

D’ailleurs, je peux vous assurer que les dauphins sauvages n’ont rien à envier à leurs cousins du Marine land niveau acrobaties! Je vous laisse constater par vous-même!!

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Mais mes aventures cherbourgeoises ne s’arrêtent pas là. Car après 3 semaines à observer tous ses dauphins nager, plonger, sauter, une envie irrésistible de me mettre à l’eau moi aussi commence à me chatouiller l’esprit ! Le morse qui sommeille en moi étant réveillé et n’ayant pas peur d’affronter l’eau froide de ces contrés aux latitudes élevées, je me mis à taper « club de plongée Cherbourg » dans Google (après tout, parmi les Pinnipèdes, le morse n’est-il pas le plus grassouillet et donc le plus enclin à supporter les eaux froides ?. Et là Alléluia, un club plonge tout l’hiver! « Diantre ce sont des durs ceux là » me dis-je. Je fouille un peu, et oui, ils peuvent être durs puisque c’est un club de militaire ouvert aux civils. Même pas peur! Ne tenant plus je décide d’aller voir un soir si je peux effectuer une plongée le plus rapidement possible! Et pour moi ce fut donc une 1ère plongée de nuit pour le moins déroutante! Déjà l’organisation forcément militaire et chronométré de ce club fut nouvelle mais aussi le bateau ! Car oui les militaires ne font pas les choses à moitié, n’étant mieux servi que par soi-même, ils ont construit leur propre embarcation, une sorte de petit chalutier avec toilette et douche chaude à bord, autant dire que là déjà ça en jette!!!

Nous voici donc parti dans une nuit profondément noire pour une plongée derrière la digue centrale (une des 3 qui protègent l’impressionnante rade de Cherbourg).

Mon binôme met attribué, un certains Manu, militaire évidemment! On se met à l’eau et là rien à voir avec les plongées de nuit dans notre chère calanque où règne toujours une petite lueur bleu malgré l’obscurité! Là, c’est le noir total, sans lampe impossible de distinguer son binôme même le nez dessus. Heureusement Manu à un vrai phare, je me sens ridicule avec ma petite lampe décathlon qui éclaire à 5 cm! D’ailleurs cela m’a valu de manquer de peu de m’écraser tête la première sur le fond! Une fois à 20 m nouvelle surprise, je réalise que je vole littéralement au dessus du sable, sensation nouvelle pour moi, je comprends que ça sera une dérivante, ma première, en plus dans le noir! Je ne sais pas à qu’elle vitesse le courant nous porte mais suffisamment vite pour que je n’aie pas le temps de voir venir un bloc de roche énorme dans lequel je m’écrase tel un oiseau sur une vitre!!! Visiblement plus agile que moi dans ces conditions Manu évite tous les obstacles et éclaire le fond. Et là, j’ai fait l’une de mes plus belles plongées! Nous volons au dessus de dizaines de Roussettes, certaines nerveuses viennent attaquer nos lampes, des Rougets qui creusent un trou dans le sable pour se reposer sans être emporté par le courant, des Grondins, des gros Tourteaux, une seiche énorme, des petits calmars qui viennent montrer leur couleurs flamboyantes sous le faisceau de nos lampes.

 Après 37 min de plongée sans pouvoir s’accrocher au fond et je ne sais quelle distance parcouru sans un coup de palme, nous remontons! Le bateau arrive sur nous dans des creux de 2-3m pour nous récupérer, ce qui m’a valu une belle frayeur de voir ce petit chalutier me foncer dessus à toute allure cabré sur le haut d’une vague avant de mettre un gros coup de marche arrière, ça change du zodiac ou des barges en alu! Une fois à bord, je débriefe la plongée avec mon binôme, plaisante sur mon arrivée au fond, ma rencontre avec le rocher et constate que lui était plus à l’aise que moi dans ce courant. Et là j’entends le capitaine crier « heureusement ! Pour un plongeur démineur ça serait embêtant de ne pas savoir plonger dans toutes les conditions et d’être agile comme un chat !».

Bref j’ai fait une dérivante de nuit avec James Bond en rade de Cherbourg!!!!

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