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6 Mai 2024

Je suis née à Madagascar et j’y ai vécu 18 ans. Cette terre rouge me colle à la peau.

Cette année, mon compagnon Patrick me propose d’y retourner, mais de visiter, cette fois-ci, le sud ouest du pays que je ne connais pas. En effet, j’ai vu le jour au milieu de champs de canne à sucre entre Ambilobé et Nosy Bé, dans le nord de Madagascar.

Nous atterrissons à Antananarivo, la capitale perchée sur des hauts plateaux du Centre. En ce moment c’est la saison sèche, donc l’hiver : la température peut être basse, surtout le soir (pouvant descendre à 0 °C. Brrrr …..). C’est une belle ville, mais la misère y est très présente. Nous la visiterons brièvement au retour.

Dès l’aéroport, nous prenons connaissance de nos trois guides et de notre groupe, composé de 8 autres personnes, des Vazahas (étranger) parisiens, très sympas, malgré leur origine. Direction le sud-ouest, en commençant par :

Antsirabé : Visite des bonbons de Marcel, une production artisanale de bonbons à l’ancienne, aux différents parfums naturels de l’île (eucalyptus, gingembre, citron, grenadelle ou fruit de la passion, amande douce …), visite artisanale de la fabrication d’objets en corne de zébu, suivi de la broderie faite par des petites mains en or, pour terminer sur les pierres semi-précieuses. A midi, nous mangerons un très bon foie gras, réalisé dans la région.

Direction Masiakampy, pour effectuer pendant trois jours la descente de la rivière Tsiribihina. Un moment paisible passé à contempler de superbes paysages, nous verrons de très près des crocodiles et nos premiers lémuriens. Le soir, bivouac sur les rives de sable de la rivière avec, sous un magnifique ciel étoilé, des chansons et danses traditionnelles. Notre participation fut de piètre qualité, mais les échanges très enrichissants.  

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 Après le calme, la piste nous attend… 100km en 4 heures pour arriver dans la région des Grands Tsingy de Bemaraha (des « pics »aux bords tranchants comme un rasoir). Nous verrons deux autres sortes de lémuriens.

Près de Morondava, nous nous extasierons devant le coucher de soleil sur la mythique allée des baobabs. Nous arroserons cet instant magique un punch corsé, réalisé avec du rhum d’Ambilobé (ma région) aromatisé au gingembre. On peut le dire, un mélange détonant qui « désihinibe » …

Puis descente vers le sud,   4 jours de rallye « Paris-Dakar », piste de sables, nids de poule (ou plutôt d’éléphant !), tôle ondulée, passage de guets et même de rivières en bac artisanal.

Bref, secoués, nous terminons à chaque fois dans un endroit de rêve comme ;

- Belo-sur- Mer, un petit village de la tribu des Vezo (tribu de pêcheurs renommés) : grande plage de sable doré, grande marée, des pirogues à balancier, voguant avec des voiles en drap trouées, et toujours de sublimes couchers de soleil, qui rendent encore plus rouge le paysage. Et pour ne rien gâcher : rhum arrangé, langoustes ou capitaines grillés, steak de zébu, romazava (plat national du pays, réalisé avec du zébu et une herbe qui vous fait « fourmiller » la langue, la « bred mafana »).

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- Salary Bay : un endroit paradisiaque, une plage immense, des bungalows, un club de plongée. J’attendais ce moment avec impatience ! Un vent à décorner tous les zébus a failli compromettre ma seule et unique plongée (la sortie baleines a d’ailleurs été annulée). Ce fut une plongée assez sportive près de la barrière de corail : il y avait beaucoup de courant, et on s’est fait « brasser ». Mais j’ai plongé dans le canal du Mozambique ! J’avais apporté mon appareil compact sans flash. Les coraux étaient sympas, j’ai vu une rascasse lion, et un poisson gonfleur. Pour moi, cette « mer du sud » ne vaut pas celle du Nord avec ses archipels : Nosy Be, Nosy Mitsio, Nosy Faly, Nosy Ranja, Nosy Lava, Nosy Comba, Tsarbazina, Mangio…

- Ranohira : porte d’entrée du parc de l’Isalo, où nous ferons une inoubliable randonnée dans des paysages à couper le souffle : montagnes , piscines naturelles, flore exceptionnelle … sans oublier de facétieux lémuriens.

Puis ce fut le retour, nous avons retrouvé le goudron à Tuléar : la fameuse Nationale 7 !

Après avoir visité Fianarantsoa, la ville créée par la reine Ranavalona 1ère, dont l’occupation favorite était la décapitation des Chrétiens, nous bouclerons la boucle à Antsirabe.

J’ai été ravie de retrouver dans la brousse, cette population gentille et accueillante. Ces enfants qui malgré leur pauvreté, ne cessent de sourire et cherchent en permanence le contact ( « comment tu t’appelles ? » ), qui dansent dès que 2 notes de musique se font entendre, qui s’amusent avec des jouets de fortune : un bâton, une roue… Ces enfants avec des yeux qui « leur mangent la figure » et qui adorent se faire prendre en photo, juste pour se regarder dans la boîte et éclater de rire en se voyant.

Mon île rouge, c’est le pays du « mora mora » (tout doucement …), de la tradition, du respect des ancêtres, de la jovialité, de l’artisanat. C’est un pays riche en couleur, en ressources. Et pourtant leur situation politique est loin d’être réglée, et la misère est malheureusement bien installée.

J’espère vous avoir donné envie de découvrir le pays de mon cœur. Quant à moi, si Dieu le veut, j’y retournerai encore …

Véloma (aurevoir)

La zanatany (personne née au pays)

 

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