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7 Mai 2024

Florence notre organisatrice de la commission audiovisuelle, va souvent plonger à la calanque de Mugel. Et dernièrement, elle nous envoie 3 photos d’un hippocampe. Nous devenons tous fous et lui demandons de nous y amener.

Aussitôt demandée, la sortie est organisée pour le soir du vendredi 14 juin. Après le boulot, on se retrouve tous sur le parking de la calanque : Florence, Joel, Guitou, le couple Scorsonelli, le couple Meret. La logistique se met en place, Laurent descend les blocs grées sur la plage. Et c’est parti pour voir les hippocampes !

On nage un peu jusqu’à la pointe de la calanque et là immersion dans 15 m d’eau.

posidonies

lenguado

Un univers complètement différent de ce que nous voyons habituellement du coté de Marseille : des posidonies à foison sur un sable blanc, un petit labyrinthe de roche décoré de quelques gorgones jaunes, et à nouveau un banc de sable blanc avec des petites bestioles toute plates qui ont de gros yeux jaunes ; les Bothus Podas ou Lenguados.

Les 6 plongeurs en palanquée de 2, rayonnent autour de ce banc, chacun à la découverte de ces poissons : lenguados, vives, rougets, girelles, serrans…

Je vois ma coéquipière Florence avec François, autour d’un gros spirographe posé au milieu du banc de sable. Apparemment, François donne des conseils à Florence sur l’orientation de ses flashes. Les flashes partent, une fois, deux fois, trois fois. Puis, Florence s’éloigne, je suppose que la photo correspond enfin à ce qu’elle voulait. Pendant ce temps, je tente de prendre en macro un serran qui n’arrête pas de bouger. Je suis toujours près du spirographe que Francois squatte maintenant, en se tortillant dans tous les sens.

Il m’intrigue, il va encore nous sortir une photo exceptionnelle.

serran

soirée

Tout en continuant à photographier mon serran frétillant, je jette un œil sur le spiro et François… de loin, je vois une algue jaunâtre au pied du spirographe. Par respect pour le photographe je ne m’approche pas, mais je me promets de venir voir de plus près.

On tourne, retourne. J’essaye maintenant de prendre en macro les yeux du Lenguado, pas facile. .. Je reviens sur le spirographe et j’y trouve Laurent. Au moment où je m’approche, Florence m’annonce le retour à la plage.

Fin de plongée, sur le retour nous aurons l’occasion de voir 2 seiches se faire un « gros gâté ».

A peine sortie de l’eau, Laurent, qui n’a pas encore pied, m’interpelle :

_Alors tu l’as vu, l’hippocampe ?

_Quoi ! Tu me fais marcher !

_Mais non regarde ! Répond-t-il en me montrant la photo de l’hippocampe sur son appareil.

Derrière moi, François affirme que lui aussi l’a vu et semble étonné que je ne l’aie pas vu .

Là, je sens monter une colère incontrôlable.

_Comment grands égoïstes que vous êtes, vous vous la jouez perso, pourquoi ne m’avez –vous pas prévenu. Et Florence, elle l’a vu ?

_Ben ! C’est elle qui me l’a montré, répond François.

A ce moment-là, levant la tête, je vois Flo qui passe sur la route, montant avec son bloc vers le parking.

 

 

 

hippocampe

Avec une voie de furie.

_ Flo, tu l’as vu l’hippocampe et tu ne me l’as pas dit ?

Tous les clients du restaurant se retournent.

_ Quoi, il y avait un hippocampe ? rétorque Flo tout en montant et contrôlant son souffle.

On se retrouve sur le parking, Florence, Joel , Guitou et moi. Tout en dégréant et en se changeant, les cris vont bon train.

Maintenant, c’est surtout Florence qui est furieuse. Quant à moi, je viens de comprendre que ma coéquipière ne m’a pas abandonnée, et j’ai la certitude que si elle avait vu l’hippocampe, elle m’aurait prévenu.

Florence ne décolère pas après François.

_ Comment, il était sur le spirographe ? Et François ne me l’a pas montré ? Moi qui ai organisé cette sortie pour vous, vous vous la jouez perso. Franchement vous êtes tous des gros nuls. Puisque c’est comme ça, je m’en vais tout de suite et je ne reste pas pique-niquer avec vous.

En même temps qu’elle vocifère, elle se déshabille et ne se rend même pas compte qu’elle est nue au milieu du parking devant nous. Heureusement, nous parvenons à la calmer et l’empêcher de partir tout de suite : nous descendons tous rejoindre les copains qui nous attendent pour manger.

Au moment de l’apéro, plus calmement, Florence va s’expliquer avec François, qui de bonne foi lui dira qu’il était persuadé qu’elle l’avait vu.

La tension tombe, on boit volontiers un petit rosé bien frais, on est bien sur cette plage avec cette nuit douce qui rend l’ambiance plus magique. Oui, c’est une belle soirée et c’était une très belle plongée, dommage que nous n’ayons pas tous vu l’hippocampe !

A minuit, nous plions bagages et rentrons nous coucher.

Morale de cette plongée : dès que tu vois un pro se plier en quatre devant un spirographe, ne lâche pas le morceau, tiens bon et n’hésite pas à lui taper sur l’épaule pour te manifester.

 

Morale de cette morale (d’après les garçons ! ) : Florence est une vraie blonde et moi une blonde platine colorée.

J’ai vraiment hâte de retourner voir l’hippocampe et les syngnathes présents dans les posidonies (aux dires d’une amie de Luc Thalassinos, pro de la biologie).

Le dimanche d’après je retournais plonger dans la calanque de Mugel et devinez qui nous avons vu ? Le même hippocampe toujours perché sur le spirographe.

Mission accomplie