À deux mois du départ, à force d’annoncer à tout le club que nous partions bientôt pour notre voyage de rêve, Rémi, qui est en préretraite, me demande s’il peut se joindre à nous. Sans trop savoir comment il allait s’organiser, alors que pour nous tout était bloqué depuis un an, je lui envoie finalement notre carnet de voyage avec les plongées retenues dans les différents clubs.

Cinq jours avant le départ, il nous annonce qu’il a son billet pour Tahiti et qu’il y sera deux jours avant notre arrivée.

Entre-temps, Manu me dit qu’il part en mission à Moorea le 25 août avec sa charmante compagne Marie, qui va travailler à l’hôpital de Tahiti. D’un commun accord, nous prévoyons de nous retrouver soit à Moorea, soit à Tahiti.

Le 26 septembre, nous embarquons sur le vol Air Tahiti Nui. À l’entrée de l’avion, l’ambiance polynésienne nous enveloppe : chaque voyageur reçoit une fleur de tiaré à mettre sur l’oreille, les hôtesses et stewards portent des costumes tahitiens. On y est ! On plonge directement dans l’ambiance, conscients de la chance inouïe que nous avons de vivre ce beau voyage.

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Nous atterrissons à 19h30 à Faa’a, Papeete, après 24 heures de voyage et 12 heures de décalage horaire (nous venons de "rajeunir" de 12 heures).

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À peine installés au Royal Tahitien, un peu déphasés et cuits malgré notre rajeunissement, nous prévenons nos deux Morses que nous sommes arrivés. La rencontre se fera le surlendemain, car nous avons prévu de visiter la vallée de Papeno’o le lendemain.

Malgré une météo capricieuse, nous sommes émerveillés par les paysages. Nous ne sommes que six dans le 4x4 qui parcourt cette vallée très sauvage, avec sa forêt équatoriale, sa brume et ses petites averses qui renforcent l’ambiance. On se croirait dans Jurassic Park, prêts à voir surgir un dinosaure.

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Le soir, à l’apéro au Royal Tahitien, surprise : nous rencontrons Manu et Marie venus fêter l’anniversaire de Marie. Manu nous propose de nous promener le lendemain avec la voiture de Marie pour nous montrer les points forts de Tahiti.

Mais le lendemain, c’est la grosse déprime : il pleut à torrents jusqu’à midi. Coincés dans la chambre, nous espérons que ce temps ne durera pas trois semaines. On communique par WhatsApp avec Manu et Rémi.

Vers 13h, Manu nous annonce une fenêtre météo et décide de venir nous chercher à l’hôtel. Rémi nous rejoint, trempé jusqu’aux os après 30 minutes de marche.

Nous partons voir les trois cascades. Devant la plus grande, nous nous immortalisons pour faire baver nos Morses restés sur le continent. Pour les deux autres, nous bravons l’interdiction : le chemin est fermé, mais les cascades ont un débit impressionnant. Quelques rayons de soleil apparaissent et nous voilà sur la plage de sable noir de Papeno’o, scrutant l’horizon à la recherche de baleines. Manu nous affirme en avoir vu plusieurs fois ici. N’ayant vu ni jets ni sauts, nous allons à la plage de la Pointe Vénus.

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En rentrant à l’hôtel, nous déposons Rémi sur la route, et concluons cette belle journée avec Manu et Marie autour d’une bière Hinano (bière locale).

C’est la fin de notre séjour à Papeete. Demain, c’est le ferry pour Moorea. Rémi ne nous quitte plus : il prend le ferry avec nous.

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Heureux, nous arrivons sur cette belle île. Rémi descend le premier pour s’installer dans sa case façon Robinson Crusoé, à quelques mètres de notre superbe bungalow au Moorea Beach Lodge.

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Pendant trois jours, nous ne nous quittons pas : plongée au club Scubapiti pour voir requins citrons et tortues, snorkeling autour du motu en face de notre plage, seul endroit où il reste des coraux à Moorea. Notre vaillant et inconscient Rémi, qui ne craint personne, tente de traverser un champ d’anémones pour couper au plus court. Résultat : buste cloqué. Les anémones, ça pique, Rémi !

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Moment magique et inoubliable : la sortie baleine. Météo parfaite, pas de houle ni de courant. Nous voyons une maman baleine et son petit, puis le clou du spectacle : un mâle chanteur qui nous envoûte par son chant.

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Manu nous bluffe avec la visite de son labo Criobe et son invention pour étudier le comportement des poissons face aux prédateurs (notamment les poissons-clowns). C’est notre Morse Professeur Nimbus. Puis il nous emmène randonner sur le sentier des Trois Pinus, une belle balade de 3h30 avec vue sur les deux baies de Moorea formant un W. On fait de la balançoire devant cette vue époustouflante. On revient croûté de boue : il avait plu le matin. Je casse au cours de la randonnée la semelle de mes chaussures, ce qui provoque quelques moqueries et complique la descente.

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Après Moorea, nous nous séparons de Rémi pour poursuivre notre voyage vers Raiatea et Bora Bora, tandis que lui part vers d’autres horizons.

À Raiatea, notre bungalow a une plage privée. Les deux plongées sont quelconques, mais l’excursion sur Taha’a est un vrai bonheur : navigation rapide sur le lagon, visite d’une ferme perlière, repas local les pieds dans l’eau avec des requins pointes noires entre les jambes, spectacle hilarant sur le coco, et visite d’une ferme de vanille (prix exorbitant : 450 € les 500 g).

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 Puis vient Bora Bora, lieu enchanteur. Nous y restons deux jours, profitons de la plage de Matira et de son eau turquoise à 27 °C. Nous louons un scooter pour faire le tour de l’île et admirer un point de vue spectaculaire sur le lagon. Nous tentons de voir les raies Manta à la station de nettoyage, mais le vent fort et la mauvaise visibilité nous font renoncer, à mon grand regret.

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Dernière étape : les îles Tuamotu. À Rangiroa, nous logeons au Relais de Joséphine, dans un cadre luxueux selon Rémi, que nous retrouvons. Lui est chez Glorine, pension plus rustique mais tout aussi charmante. Chaque soir, nous buvons une Hinano au coucher du soleil.

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Face à la passe de Tiputa, je m’angoisse en voyant cette "machine à laver" où nous plongerons demain. Ça brasse fort ! Heureusement, au club Raie Manta, Franck et Cannelle nous rassurent et nous font apprécier ces plongées au milieu,  d’une tonne de barracudas, de requins gris et d’une bande de dauphins venus nous saluer, merci capitaine Mako.

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Nous quittons cet atoll pour Fakarava Sud. À l’aéroport, nous nous séparons de Rémi. Lui part camper près de la passe sud, nous prenons un hors-bord pour rejoindre la pension Raiamiti, un paradis terrestre. Bungalow côté lagon, presque pas de wifi. Le club Enata est à trois mètres. Plongées excellentes : courant doux, murs de requins gris, abrités sous un toit de coraux qui dissimule nos bulles. Les requins nous frôlent le museau. Subjugués !

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Nous retrouvons Rémi sur la plage entre les plongées. Il nous montre sa tente et nous présente Sabrina, sa logeuse.

Hélas, le temps file. Direction Fakarava Nord. Le décor est aussi beau, mais on retombe dans la civilisation. Bungalow rustique, location d’un scooter électrique pour rejoindre le club et Rémi, qui campe chez Papi et Mamie. Avec sa barbe grisonnante, il se fait appeler Papi. À sa mine renfrognée, Mamie lui explique que c’est un nom respectueux chez les Polynésiens. Rémi reste dubitatif.

Les plongées à Fakarava Nord sont différentes mais tout aussi belles. Une passe grandiose d’un kilomètre, courant fort, bancs de poissons multicolores, requins au milieu. Le site s’appelle Ali Baba : un mélange de jaune, rouge, bleu en abondance. Une caverne bleue du Pacifique.

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Lors de la première plongée, Je perd une palme dans le courant (probablement accrochée à un corail), ce qui me vaut encore quelques moqueries. Mais cela n’a pas écourté ma plongée ni empêché la deuxième.

Après trois semaines d’émerveillement à travers les îles polynésiennes, le rêve touche à sa fin. Le cafard me gagne : je resterais bien encore un peu…
Nous quittons Rémi, qui poursuit vers les Fidji, tandis que nous décollons de Fakarava à 16h30 pour rejoindre Papeete, puis notre vol retour à 23h45, on finalise les cadeaux, on dit au revoir aux nouveaux amis de Cherbourg connus à Fakarava Sud.

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Tristes que l’aventure se termine, mais heureux de retrouver nos amis les Morses.

Ce voyage restera gravé : les Polynésiens sont heureux, serviables, avenants et chaleureux. Nous nous y sommes sentis comme chez nous.
Et qui sait ? Peut-être y retournerons-nous un jour…
Ou mieux encore : un voyage commun avec vous, les Morses !
À réfléchir sérieusement…

Martine Malègue