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20 Avril 2024
  1. La Tour des Opies (498m) - Parc Naturel Régional des Alpilles

Ce matin, les marmottes se comptent : Sophie, Geneviève, Bernard et Patrick. Les autres ont été retenus par leurs obligations familiales. Tant pis pour eux, la journée est belle et s’annonce fort agréable. Rendez-vous est donné sur le parking des arènes d'Eyguières. Eyguières est une petite ville située à l'extrême Est des Alpilles qui rassemble parait-il le plus grand nombre de sources et de fontaines de la région.Le but de notre randonnée du jour est la tour des Opies, qui, du haut de ses 498m, est le point culminant du massif des Alpilles.

Ce sommet doit son nom à la traduction du mot Alpilles (qui signifie petite Alpe) en langue provençale Aupiho puis à sa transformation La tour des Opies est un monument construit sur le point le plus élevé de la chaîne des Opies. Il consiste en une tour carrée, à la manière des actuelles vigies qui se dressent au sommet de plusieurs massifs provençaux pour prévenir les risques d'incendie.

La randonnée démarre en passant entre le cimetière et les arènes. Nous sortons du village d'Eyguières en direction d'Aureille, nous passons sur un petit canal, et, plus loin, nous nous engageons sur une petite route menant au domaine des Glauges. On y vend du vin, de l'huile d'olive et on y élève aussi des taureaux.

Le chemin est large et caillouteux. Arrivés à un enclos à taureaux, nous bifurquons à droite, sur le chemin des Tardières. A deux kilomètres du départ, nous atteignons la bergerie de la Romanière, bergerie en voute, qui date du XVIème ou du XVIIème siècle. Comme les quelques bergeries isolées au milieu du massif des Alpilles, elle servait à protéger la nuit les troupeaux ovins des prédateurs et du mauvais temps. Elle n’est plus utilisée depuis près d’une centaine d’années. Elle rappelle la tradition pastorale des lieux avant que ceux-ci ne deviennent le domaine des vignes et des oliviers.

La végétation dans le vallon, comme dans tout le massif, est rase; un incendie a ravagé les lieux en 2002. La végétation est principalement constituée de chêne vert, ciste, filaire, romarin, et en versant nord de buis. Quelques pins de ci de là émergent du tapis végétal. Les zones préservées du feux, le vallon des Glauges par exemple, sont joliment arborées.

A l’approche du sommet, le sentier escarpé devient difficile avec des passages où il faut mettre les mains. Nous arrivons enfin à la tour ! C’est un ancien observatoire construit pendant la 2ème guerre mondiale, qui a été utilisé après-guerre pour la surveillance des feux ; une ancienne ligne téléphonique reliait la tour au village d’Aureille ; des gardiens s’y relayaient chaque semaine. Elle a été abandonnée dans les années 1960 en raison des difficultés d’accès.

Treize heures, il commence à faire faim ! Nous prenons toutefois le temps d’admirer le paysage. La vue couvre les ruines du château des la reine Jeanne, les Monts d'Ardèche, le Mont Aigoual, l’Anse de Beauduc, la Camargue, l’étang de Berre, la Sainte Victoire, le Mourre de Chanier, le Lubéron, le Ventoux...et au premiers plans la chaîne des Côtes, le plateau du Défens, les Baux de Provence...

Après avoir satisfait nos estomacs et pris un peu de repos sur des pierres bien fraîches, nous entamons la descente délicate jusqu’au col. Puis, nous empruntons un chemin empierré qui descend dans la vallée. Nous apercevons au loin les ruines du château de la reine Jeanne.

Nous arrivons au vallon des Gauges et découvrons dans un champ les vestiges de la Villa Gallo Romaine de Saint Pierre de Vence. Le Site archéologique de Saint Pierre de Vence a été occupé du 2ème siècle avant J.C. au 10ème siècle de notre ère.

Les vestiges encore en élévation sont ceux d'une vaste exploitation agricole gallo-romaine (villa tardive) édifiée au 4ème siècle.

Plan général de la villa: elle s'organise en quatre ailes autour d'une grande cour centrale.

La découverte de dolia laisse à penser que les ailes latérales étaient des zones de stockage de denrées, huile et vin entre autres (une grande huilerie a été localisée à quelques mètres plus au sud).

Au nord devaient se trouver les pièces d'habitation.

Le secteur sud est le seul à être entièrement fouillé, double ensemble thermal correspondant à deux époques différentes.

Nous quittons cet ensemble, revenons à la barrière et partons à droite sur une piste dans le vallon des Glauges qui longe le Mont Menu. Outre le vignoble et l’oliveraie, le site est connu pour son paysage unique, sauvage, de variétés botaniques rares et d’une faune protégée. Bientôt, nous arrivons à Eyguières où prend fin notre sortie.

Texte et photos : Geneviève MARTIN