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29 Mars 2024

J’avais promis un article si Marc arrivait à tirer le portrait d’un poisson lune à peu près correct. Le résultat est encore loin d’être parfait mais il y a des progrès indéniables. Voyez vous-même :

Poisson-lune1

Juin 2010

Poisson-lune2

Mai 2011

En 2010, j’ai compris que c’était la faute à l’ « autofocus ». Des années d’expérience, de tâtonnements et bricolages, des milliers de clichés pour le moment venu, le sujet à portée de main, une photo floue. J’ai longtemps cru que tel le fada avec la lune au bout du doigt, son cas était désespéré. Mais il fallait garder la foi et surtout lui crier – il est un peu sourd - des explications. Avant de devenir aphone, je me suis dit que je ferais mieux de les écrire. Attention les minots car ce sont des renseignements de première main, collectés année après année !

Les poissons lune sont très fréquents dans nos eaux de Mai à Juin. Cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas en voir le reste de l’année, mais c’est beaucoup plus rare. Le moyen le plus sûre de les voir est de sortir un jour sans vent, d’observer son aileron en surface ou alors d’arriver à voir un splash. Car ils sautent hors de l’eau, peut être pour se débarrasser de ses parasites. Parfois, ils stationnent à proximité de gabians, pour que ces derniers leur mangent les parasites.

Pourquoi Mai à Juin ? Mystère. C’est un poisson de grand fond qui vit usuellement à plus de deux cents mètres. Il apparait dès que les eaux se réchauffent en surface après l’hiver (+- 17°). La première idée qui vient à l’esprit, c’est que comme pour tous les animaux au printemps, le temps de se reproduire est venu. Peut être que les œufs et les larves préfèrent les eaux chaudes de surface que celles plus froides des grands fonds? Ou que comme certains Morses en ont tenté l’expérience, l’eau froide ne favorise pas les rapports ?

Ceux que l’on a pu observer faisaient environ un mètre. Pour les collègues marseillais forçant sur le pastis, je signale que selon Wikipedia, le record à battre est de 3,30 mètre pour 2.300 kg. Les japonais le considèrent comme un met délicat. Je ne sais pas s’ils le mangent en Sushi, mais à ma connaissance, personne n’a encore tenté l’expérience de le transformer en aïoli ou de l’accommoder en rouille sétoise. Avis à Jean Michel. Attention toutefois, le poisson lune pourrait concentrer des neurotoxines comme le fugu ou le diodon, auquel il est apparenté. Je vous conseille donc de laisser les plus cirrhosés (ils se reconnaitront) se goinfrer les premiers. Ces poissons sont suffisamment imposants pour qu’il vous en reste.  

Une fois le poisson lune repéré, le mieux est de se mettre à une vingtaine de mètres au vent de l’animal et de se laisser dériver dessus. Avec juste palmes, masque et tuba et en silence. Il voit surtout sur les côtés, aussi l’approcher par derrière est également une bonne option. Nous en avons observés plusieurs fois à moins de deux mètres pendant plusieurs dizaine de seconde. Certain spécimen ont quelques petits poissons qui les accompagnent. 

Reste à savoir où les voir ? J’en ai vu au pied du palais du Pharo dans la rade de Marseille. Et pour les autres coins, ma foi, on ne va quand même pas tout vous dire ….