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Depuis plusieurs années, nous organisons chaque année un voyage dans les mers chaudes. Cette année la discussion avait été longue. En effet, nous préparions en même temps le voyage de l’année suivante aux îles Cocos, destination exceptionnelle mais qui nécessite de s’inscrire 16 à 18 mois avant.  Aussi cette année nous avons jeté notre dévolu sur une destination « bon marché ». Le choix se porta finalement sur Cuba où nous pouvions faire un mixte plongée et tourisme classique, il aurait en effet été dommage de se limiter uniquement à la plongée.

Le samedi matin, nous étions finalement 8 au départ à Marignane et tous à l’heure pour nous rendre tout d’abord sur Paris. A l’aéroport nous recevions des MMS des morses restés à Callelongue en nous narguant avec les photos de la sardinade, nous prenions acte mais préparions notre vengeance « culinaire » bien entendu.

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Après 10 heures de vol, atterrissage à la Havane et destination notre hôtel avant de reprendre un avion de ligne intérieure (très) tôt le lendemain matin pour nous rendre sur l’île de la Jeunesse, lieu de villégiature pour notre première semaine.  

 

Première journée plage, piscine et repos, l’eau à 30° nous change des 13-14 de notre grande bleue. Le lendemain, les choses sérieuses commencent. Pour beaucoup, même habitués aux mers tropicales, les Caraïbes sont une première; par rapport aux autres mers tropicales, que je connais, les coraux sont différents, moins colorés, beaucoup d’éponges avec une forte dominante brun-orangé qu’on retrouve également sur les poissons.

Très vite, nous nous enquissions de la spécialité locale, la langouste bien sur, et la place qui nous intéresse le plus est évidemment l’assiette du midi. C’est pour le lendemain et le lendemain chose promise, chose due. Pendant le trajet, notre moniteur nous demande qui est intéressé par de la langouste à midi. Bien entendu, c’est un oui unanime. Le bateau s’arrête sur un haut-fond peu avant notre lieu de plongée et les moniteurs se mettent à l’eau en apnée pour remonter une dizaine de minutes dix-sept langoustes d’une taille à peine inimaginable et que le cuistot prépare pendant notre plongée. Nous en profitons pour assouvir notre vengeance en envoyant à notre tour mails et MMS accompagnés d’un « nous n’avons pas les mêmes valeurs »

 

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Les plongées se déroulent le long d’un tombant démarrant vers les vingt-cinq mètres et d’une profondeur inatteignable en plongée. Le tombant est percé de  nombreuses cheminées habitées par des tarpons dont certains peuvent atteindre une taille respectable, grottes qui donneront à Alain l’occasion de marquer une plongée à 47 m sur son carnet de plongées. Nous sommes loin des conditions règlementaires de la plongée en France.  

 

La semaine de plongée passe hélas trop rapidement où nous pouvons profiter de la faune classique tropicale: diodons, barracudas, platax, rascasses volantes,  etc…). Le soir, bien entendu, impossible d’échapper au mojito local, cocktail à base de rhum dont il faut se méfier car il se boit come un jus de fruit, mais qui peut se révéler très vitre traître.     

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Une fois la semaine plongée terminée, place maintenant au tourisme. Retour vers la Havane avec le même avion des années 60 d'origine soviétique qu'à l'aller dont on se demande s'il va réussir à décoller. Au programme visite guidée de la Havane où il est impossible d’échapper au charme des vieilles américaines entretenues de façon quasi religieuse par leur propriétaire. Le contraste est saisissant avec les voitures modernes, pas très nombreuses, il est vrai, mais on a l'impression que le temps s'est figé. L'ambiance à la Havane est très festive avec des groupes de musique dans tous les restaurants et coins de rue. 

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Le lendemain, après avoir récupéré notre voiture (un mini-bus) et avoir du faire changer la roue avant même de partir à cause d'un pneumatique à l'état très douteux, direction Trnidad par ce qui censé être l'autouroute locale. A part le nombre de voies, cela n'a rien à voir avec les notres. Sur les 3 voies, bien souvent une seule est praticable, les autres étant une succession de nids de poules. L'autoroute est ouvert à tout ce qui est "mobile" y compris les vaches, chevaux, vélos, etc, il n'est pas rare de voir une voiture faisant demi-tour sur le terrain vague central, (l'appeller terre-plein serait trop présomptueux). La signalisation étant quasiment inexistante, nous y serons également contraints pour nous remettre dans la bonne direction suite à une sortie manquée.   L'arrivée à Trinidad est surprenante, la ville est une vieille ville coloniale avec des rues pavées où les chemains de Paris-Roubaix en comparaison sont des billards. 

L'ambiance à Trinidad est également très festive avec la "plazza mayor" au sommet de la ville où la musique est reine. Le marché local nous permet de faire le pelin de souvenirs et d'acheter les fameux cigares dont les différences de prix entre les boutiques officielles et les officines plus ou moins clandestines sont impressionantes. Le contraste est saisissant entre les maisons à l'aspect extérieur délabré et l'intérieur coquet voire luxueux. Après deux jours et demi passés à Trinidad, nous entamons notre retour avec une escale à Cienfuegos. Le retou de fait par le bord de mer et la fameuse baie des cochons, où ne ne pouvons nous empecher de faire une halte pour prendre un bain dans un décor de carte postale. Des plongeurs canadiens en villégaiture avec qui nous discutons nous expliquent qu'à une trentaine de mètres du bord un magnifique tombant de soixante mètres de profondeur longe toute la côte. Après une dernière halte pour observer les crocodiles, nous reprenons la fameuse autoroute où nous comprenons vite à nos dépens porquoi autant de voitures sont arrétées sur le bas-coté victimes d'une crevaison, subissant nous aussi le même sort avec un pneu complètement en lambeaux. 

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La chasse à la station service démarre, mais nous resterons bredouille et après deux cents  kilomètres d'autoroute sans la moindre station, nous arrivons à l'agence de location, climatisation coupée, point mort dans les descentes pour économiser le peu de carburant restant.

Le soir, restaurant avec ambiance de feu avant d’aller terminer la soirée à la « casa de la musica », où l’ambiance fut malheuresement fut ternie par des pick-pockets qui délèstèrent certains d’entre nous. Le cas le plus grave étant celui d’Alain qui s’était fait voler son passeport à moins de vingt heures du départ. Le lendemain après une course contre la montre entre ambassade et bureaux d’émigration tout rentrait dans l’ordre juste à temps pour nous permettre de rentrer tous ensemble. Malgré ce léger contre-temps sui sera vite oublié, nous gardons tous un excellent souvenir de ce voyage et certains se sont jurés d’y retourner.